Et j’ai vu l’homme et ses problèmes
Comme une épave et le cœur blême
Il se taisait
Il vous prenait en sentiments
Les mots debout, les mots devant
Quand il disait :
« Il faudrait que le monde change
Trafiquer un peu la balance
Parler comme on parlait avant
Et revenir au temps présent »
Quand je l’ai regardé en face
Il ne se tenait plus en place
Il se pleurait
Il a pris l’aube à la fenêtre
Et de l’enfant qui vient de naître
Il a parlé :
« Petit tu respires le vent
Dans le soleil et dans le sang
Je voudrais être quelque instant
Où je jouais, adolescent »
Il a tourné le dos sans rien dire
Sans un regards et sans frémir
Il est parti
Il a pris le pont des adieux
Car depuis le blanc des cheveux
Il a vieilli
Il restera comme la cire
Cloué aux gestes, aux sourires
Et dans les braises d'espérance
Il a jeté comme une lance